Commentaire pour 'Le libre-arbitre existe-t-il ? Et si oui, dans quelle mesure ?'
  • "Le cerveau est bourré de failles", de même que la prétendue absence de libre-arbitre, sont des mythes qui ont la vie dure parce que bien commodes pour se défausser de ses responsabilités.

    En réalité, le cerveau humain n'a qu'une seule faille, l'absence de limite à son orgueil, faille qui le conduit à détruire inexorablement le seul écosystème où il puisse vivre. De tous les animaux qui ont peuplé cette planète depuis 2 milliards d'années, c'est le seul capable de faire ça.

    Pour le comprendre, il faut remonter le fil du temps sur quelques centaines de milliers d'années, à la lumière des connaissances que la science a accumulé sur nos ancêtres. Cet exercice permet aussi de comprendre pourquoi et comment le monde dans lequel nous vivons est celui que nous pouvons connaître de meilleur compte-tenu de notre "vice de conception".

    C'est là que ça commence à devenir intéressant parce que quand on comprend tout cela, on cesse de s'indigner, de se révolter, de manifester et même de se plaindre. On se concentre sur la seule chose qui nous soit accessible, faire en sorte d'être le plus heureux possible avec les contraintes qui sont les nôtres.

    Le libre-arbitre, autre nom de la liberté, c'est-à-dire la faculté de choisir, ne peut d'ailleurs pas exister sans contraintes. Un astronaute en sortie extra-véhiculaire en a une conscience particulièrement aiguë : si le filin qui le relie à son vaisseau venait à rompre, ses mouvements cesseraient certes d'être contraints, mais il n'aurait plus non plus la faculté de choisir de retourner à son vaisseau...

    Mais voilà, le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui nous soumet à une pression qu'aucun de nos ancêtres n'a connue et une majorité de nos contemporains atteignent leurs limites, faire un effort supplémentaire leur serait impossible.

    Pour revenir temporairement un peu en deçà de leurs limites, la stratégie qui leur est la plus accessible est de se disqualifier, de prendre un posture d'enfant pour laisser d'autres gérer à leur place. Ayant le choix entre le suicide et la disqualification, leur libre-arbitre leur permet de choisir la disqualification.

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    • Je suis d'accord avec ce que tu dis, dans le sens où nous inventons des failles qui n'en sont pas pour nous dédouaner de notre responsabilité. D'ailleurs c'est un fait marquant, plus ça va, plus personne n'est responsable de rien.

      Cependant cela n'empêche pas qu'il existe de vraie failles, d'une part, en quelque sorte, certaines ont été créés de toute pièce, en le sachant, on pourrait facilement les combler, d'autre part, de vraies failles que les hommes politiques, illusionnistes connaissent bien, et jouent constamment avec. En étudiant ces mécanismes, on peut tenter d'y remédier, c'est facile pour certaines, plus compliqué voir impossible pour d'autres.

      Les deux cercles orange font la même taille, c'est une vrai faille, notre cerveau nous trompe. Impossible à corriger. D'accord, en masquant les grands rond bleus avec les doigts, on peut corriger, mais on ne peut pas suspecter tout d'être mal perçu et il est facile de nous faire prendre une vessie pour une lanterne.

      Néanmoins, en étant conscient que ce que l'on voit n'est pas toujours la réalité, on peut dans certains cas importants au moins y réfléchir et tenter de voir au delà de l'apparence. Mais pas pour tout et tout le temps. Dans ce cas, si je te demande quel est le plus grand cercle orange, la question suppose le piège, oui, mais en condition réelle, si tu as besoin du plus grand cercle, tu ne poseras aucune question, tu choisiras celui de droite. C'est un exemple simple.

      Donc pour choisir il faut avoir déjà avoir les informations correctes. Pour des choix plus importants, c'est de plus en plus difficile à obtenir, on nous inonde de fausses informations. C'est pour cela que je disais plus haut, que des réflexes automatiques se forment avec le temps et que plus ce temps est long, plus c'est difficile de s'en débarrasser. 

      Un cas concret que j'aime bien citer, c'est le cas des poulets. dans la plupart des magasins aujourd'hui, tu te retrouveras face à des poulets tout pâles et à côté, des poulets élevés au maïs, nettement plus chers.  Ceux-là sont presque oranges. Je sais pour en avoir élevé, que les poulets au maïs ne prennent pas la couleur du maïs. J'ai la bonne info, je fais le bon choix, je me dis on se moque de moi et je vais voir ailleurs, mais si tu ne connais pas? Ton cerveau associe la couleur du maïs à celle du poulet de façon automatique et c'est vendu.

      Moralité quelque part, tu as juste respecté le choix de quelqu'un qui a décidé de te vendre des poulets coloriés en faisant appel à la logique de ton cerveau. Tu as l'impression d'avoir choisi, c'est une illusion.

      Tu n'appelles pas ça des failles ?

      • Ce que je veux dire, c'est qu'n trouve des failles à notre cerveau quand on lui impose un fonctionnement qui ne correspond pas à celui pour lequel des millions d'années d'évolution l'ont perfectionné. Génétiquement, nous sommes des primates dont la nature est de vivre en bandes de 30 à 40 individus avec mode de vie de type chasseur-cueilleur et un mode d'alimentation omnivore à dominante végétarienne (notre constitution, en contrepartie d'une forte polyvalence, ne nous permettant pas de tuer facilement et sans risque une viande encore en état de se servir de ses crocs, griffes, cornes ou autres sabots). On ne peut pas vraiment dire que notre mode de vie actuel y ressemble beaucoup... ;)

        Tu parles de fausses informations, mais s'il n'y avait que ça, ce serait un moindre mal. Notre raison et nos connaissances nous permettent d'analyser tout cela et de comprendre ce qu'il faudrait faire pour éviter l'extinction, mais notre nature d'animaux sociaux nous en empêche : personne ne veut être le premier à retourner dans la forêt, au risque d'y être seul. Pour un animal social, le groupe est vital, c'est lui qui confère leur identité et leur raison de vivre aux individus.

        Seulement, quand un individu est déjà submergé par le stress, il n'est plus en état de s'adapter à ce que nous vivons. La seule solution qui lui reste s'il veut continuer à vivre est de se mentir à lui-même. C'est pourquoi nous vivons à l'ère des soins palliatifs. Nos gouvernants savent tout cela et ils nous donnent de quoi nous occuper en attendant la fin. Autrement, pourquoi le Grand-Duché aurait-il légalisé le cannabis ? Et pourquoi son premier ministre aurait-il déclaré que la 5G est une question de souveraineté nationale ?

        Je te rejoins tout à fait sur la question du conditionnement (réflexes automatiques). Ce conditionnement nous est imposé dès le début de notre vie par notre entourage, souvent pour nous protéger. Nous ne cessons ensuite d'absorber sans aucune distance critique d'autres "évidences" (ou croyances, en psychologie) du même acabit afin d'assurer notre bonne intégration dans le groupe.

        Depuis la révolution industrielle, et encore beaucoup plus depuis la seconde guerre mondiale, le rythme de l'évolution de notre société humaine ne cesse d'accélérer, et peu de personnes peuvent vivre toute leur vie sans faire face à l'inadéquation de bon nombre de ces croyances avec la réalité, d'où résultent moult souffrances des plus variées. Mais même sous l'aiguillon de la souffrance, peu de gens prennent conscience de leurs conditionnements et ne peuvent donc pas y remédier.

        Comme tu le soulignes, cette longue familiarité avec des croyances inadaptées exige un gros travail sur soi pour s'en libérer et nombreux sont ceux qui refusent l'obstacle. Pourtant, lorsqu'on décide qu'on ne peut plus continuer ainsi, ce n'est pas si difficile. Au premier essai, on rage de s'être fait encore avoir. Au second, on s'en rend compte sur le moment mais on ne parvient pas à réagir. Au troisième, on s'en rend compte et on réagit. Au quatrième, on anticipe et on pose des choix différents.

        Une fois qu'on a commencé, on ne s'arrête plus car notre conscience s'affine avec le temps et on s'améliore en permanence. Ce travail n'est jamais fini mais, s'il coûte au début, il devient un plaisir dans la durée, notamment parce que la colère nous quitte et que la palette des choix qui nous sont accessibles s'élargit du fait que notre capacité à adopter des points de vue différents s'améliore.

        A propos de points de vue, as-tu remarqué que lorsqu'on regarde l'image avec les cercles depuis le coin bas droit de l'écran, les 2 cercles oranges ont la même taille ? ;)

        • Je crois que je comprends ce que tu veux dire et ce n'est pas faux. Disons qu'au temps où l'on vivait dans la foret, il n'y avait pas ou nettement moins de raisons d'exploiter certaines failles. Mais comme on ne va pas retourner vivre dans la foret... quoi que certains le font. Enfin du moins ils essayent...

          Mais majoritairement, ça va être dur, puisqu'il n'y a plus de forets. Mais tu as raison, d'ailleurs nous avons perdu une bonne partie de l'efficacité de nos sens à force de s'être détaché complètement de la nature.

          Entre vivre dans la foret et le monde que l'on connaît aujourd'hui, où c'est vrai, on est quasiment obligés de se mentir, il y a peut-être un autre monde à inventer, cela tombe bien j'ai l'impression que celui-ci touche à sa fin.

          L’ultra-libéralisme est sans doute ce que l'on a inventé de mieux pour rendre nécessaire le mensonge et la manipulation, je crois que ça n'a jamais été pire que ce que ça n'est aujourd'hui. C'est tellement vrai difficile à cacher, d'ailleurs ils ne s'en cache même plus, ce qui donne un système financier complètement à la dérive et ce qui provoque partout des révoltes.

          Le monde va changer c'est purement mathématique.