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A qui appartiennent les médias en Belgique ?

Voilà ce que je cherchais depuis longtemps: En France on sait  très bien à qui appartiennent la grande majorité des . En Belgique c'est beaucoup moins connu, et bien, pas d'étonnement,  c'est la même topographie. Voilà pourquoi on parle d'une seule voix sur tous ces médias. Quand c'est le grand capital et la politique qui vous informent, inutile d'attendre quoi que ce soit comme critique.

D’abord, la concentration du capital n’a jamais été si grande dans les médias: le nombre de titres s’est réduit au fil des ans, mais aussi le nombre de leurs propriétaires (un des sept s’appelle d’ailleurs… Concentra). Et certains journaux (De Tijd, L’Echo, Metro), télés (VTM, Kanaal 2,) ou radios (Bel-RTL, Radio Contact) sont contrôlés conjointement par plusieurs de ces groupes, ce qui augure de nouvelles fusions.

Ensuite, la liberté de la presse est cadenassée par la liberté économique des possédants. En Belgique, on n’emprisonne pas les journalistes. Il suffit de licencier ceux qui dérangent. Ou, plus simplement, de ne pas les engager. Et comme pour démontrer que les médias sont aux mains du grand capital, on trouve même parmi les président de ces groupes de presse… l’actuel président de la fédération patronale FEB, Thomas Leysen.

 

Rik De Nolf

Roularta

Groupe des familles De Nolf et Claeys (fortune 2008: 199 millions €). Fondé en 1954 par l’avocat Willy De Nolf, père de Rik, l’actuel président, Roularta a commencé dans la presse régionale avec le Krant van West-Vlaanderen pour s’entendre aux magazines, audiovisuel, internet, publicité... 

En juin 2018, Roularta rachète magazines télés (Humo, TéléMoustique) et féminins (Libelle, Femmes d’Aujourd’hui, Libelle Lekker, Femmes Délices, Libelle Mama, Femmes Mamans, Flair NL, Flair FR, Feeling, Gael, Feeling Gold, Gael Gold, La Maison Victor, Kids Only, Loving You, Communiekrant, Communiespecial, National Shopping Day, Shedeals et Fashionista).

 

Christian Van Thillo

Persgroep

Groupe de la famille Van Thillo (fortune 2008: 473 millions €), active également dans le secteur bancaire (Herman Van Thillo a été éclaboussé par l’affaire KB-Lux dans les années 90). Persgroep contrôle VTM, cinq quotidiens et Dag Allemaal, plus gros tirage hebdomadaire belge.

 

Patrick Hurbain

Rossel

Groupe de la famille Hurbain (fortune 2008: 139 millions €), les descendants d’Emile Rossel, qui fonda Le Soir en 1887. Avec Le Soir, L’Echo et Sud Presse (La Meuse, La Nouvelle Gazette, La Capitale, etc.), Rossel dépasse la moitié du tirage des quotidiens francophones. 

 

Baronne Tony Baert

Concentra

Le groupe de la famille Baert (fortune 2008 : 130 millions €), ce pilier du catholicisme, «concentra» d’abord la presse limbourgeoise, pour s’étendre ensuite au-delà. Comme les familles Van Thillo (Persgroep) ou Leysen (Corelio), les Baert ont des liens historiques avec la banque KBC. 

 

Thomas Leysen

Corelio

Corelio est depuis 2006 le nouveau nom de la VUM, société d'édition créée en 1976 par André Leysen, figure illustre du patronat flamand, fraudeur et sympathisant nazi à ses heures. Son fils Thomas préside aujourd’hui le groupe détenu par les familles Leysen, Campo, Van Den Steen, Vlerick, Van Waeyenberge, etc.

 

Reinhard Mohn

RTL Group

Ce groupe possède une centaine de radios et télés dans onze pays européens. Il est détenu par le groupe allemand Bertelsmann, propriété de la famille Mohn, 102e fortune mondiale avec 6,8 milliards €. En 2006, le financier carolo Albert Frère leur a vendu ses parts (25,1 %) pour 4,5 milliards d'euros.

 

François le Hodey

IPM

La Libre Belgique est historiquement catholique, La Dernière Heure libérale, mais ils appartiennent tous deux à IPM, groupe détenu à 100% par la famille le Hodey. Laquelle détient aussi une petite participation dans le quotidien français Libération. Journal d’extrême gauche à l’origine…

Etat

Les télés et radios publiques de la RTBF et de la VRT sont détenues respectivement par la Communauté française et Communauté flamande. 

Les représentants des grands partis siègent à leur conseil d’administration. 

Source

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Réponses (3)
    • Dans les années 70, j'ai parfois entendu que les médias formaient le quatrième pouvoir (à côté du législatif, de l'exécutif et du judiciaire). Malheureusement ce n'est pas vrai, hormis quelques tentatives éparses. Les revenus essentiels des médias étant ceux de la publicité, ils sont pieds et poings liés au marché, donc aux détenteurs du capital.

      Dans certains cas, les journalistes se sont groupés et ont pu conserver une certaine indépendance. Mais les contenus restent influençables. Que faire? 

      • Oui qu'il y ait des médias partisans ok, mais il devraient aussi y avoir des médias de contre-pouvoir, et c'est vrai que là ça n'est clairement pas le cas, on comprends bien pourquoi ils parlent quasi tous d'une même voix. Je ne sais pas quelle est la solution, mais c'est un gros problème...

        • En cas de mise en place d'un RIC, il serait indispensable de trouver une solution. Proposer des débats dans ces conditions ne serait pas très démocratique.

          La constitution pourrait interdire toute acquisition par des financiers/politiques. Les médias ne devraient être financés que par ceux qui les regarde et directement, ça les obligerait à faire du bon boulot.

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