Commentaire pour 'Guerre USA - OTAN - Russie - Kaliningrad'
  • 🇱🇹 La Lituanie souhaite-t-elle vraiment un conflit avec la Russie?

    L’American Conservative a relaté le 30 juin les tensions au sujet du transit de marchandises vers l’exclave de Kaliningrad. Pour le média, la Lituanie cherche à provoquer un conflit avec la Russie car elle sait qu’elle ne sera pas appelée à combattre les guerres qu’elle aura provoquées. Il explique cela par la taille du pays qui comporte une armée de seulement 8.850 hommes en service actif ainsi que 5.650 réservistes.

    Pour le média américain, Vilnius agite une cape rouge face à l’ours russe. Les états baltes ont selon lui passé des années à se lamenter sur leur vulnérabilité aux attaques en exigeant de l’Otan et des USA qu’ils fassent davantage pour eux. L’American Conservative a qualifié cette attitude de sentiment de martyre préventif. Afin d’étayer son argumentaire, il a donné l’exemple de Laurynas Kasciunas en charge des questions de sécurité nationale au Siemas, le parlement lituanien. Cette personne avait qualifié la situation de son pays de sorte de Berlin-Ouest moderne. 

    Toutefois, l’American Conservative précise que cette prise de position montre que la Lituanie veut se donner une importance plus grande qu’en réalité. Il rappelle que Berlin était un point chaud durant la Guerre Froide car les USA et l’URSS se disputaient l’avenir de l’Allemagne. D'après le média, si la Lituanie attise les tensions avec Moscou, c’est pour pousser l’Otan, et par extension les USA, dans une confrontation militaire directe avec la Russie. Il a ensuite tempéré en suggérant que l’objectif de Vilnius pourrait être l’implantation d’une base américaine permanente, ce qu’avait souhaité par le passé le président Gitanas Nausėda qui considérait que cette option serait le «meilleur coup de pouce à la sécurité et à la dissuasion que l’Otan pourrait fournir à la Lituanie et à toute la région». Cette approche est d’ailleurs partagée aux USA par le général Mark Milley, chef d’Etat-major des armées et par Michael O’Hanlon de la Brooking Institution. 

    Le média a ensuite conclu en préconisant aux USA de ne pas défendre les pays de l’Est lorsque ces derniers incitent Moscou à frapper, même s'ils sont membres de l’Alliance car il est vital pour l’Amérique et l’Europe de «tenir en laisse si possible les chiens de guerre.»