« Ce n’est pas parce qu’on est âgés qu’on ne se fait plus de câlins ! »

Amélie Dubois

Jacques et Jacqueline ont trouvé l’amour et sont heureux

Ils ont officialisé leur amour!D.R.

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La sexualité chez les personnes âgées reste un tabou. Souvent, l’hébergement en maison de repos empêche les rapprochements. Au domaine des Rièzes et Sarts, au contraire, tout est mis en œuvre pour préserver l’intimité de chacun et chacune. Jacqueline et Jacques, mariés, racontent. 

Contrairement aux idées reçues, la sexualité ne cesse pas avec l’âge. Elle évolue ! Au domaine des Rièzes et Sarts, à Couvin, les 95 résidents vivent

librement leurs amours. Dans ce domaine, qui fait partie du réseau Solidaris, on met un point d’honneur à respecter l’intimité et la sexualité de chacun et chacune.

Coup de foudre !

Jacqueline, 82 ans et Jacques, 73 ans se sont rencontrés lorsqu’ils ont intégré la résidence. Une rencontre qui a été facilitée grâce au projet de vie de

l’établissement où le personnel et la direction sont attentifs à la vie privée des résidents.

C’est dans leur chambre commune, au premier étage que le couple nous a accueillis pour nous raconter leur histoire d’amour. «Nous nous sommes rencontrés lors des activités organisées par la résidence. Bien souvent, les gens pensent qu’en venant dans une maison de repos, on ne rencontrera plus personne. Ce qui est totalement faux puisque ça a été le coup de foudre directement. Depuis ce jour-là, on ne s’est plus lâchés », nous raconte Jacqueline.

Une relation qui n’est pas passée inaperçue auprès du personnel qui leur a laissé la liberté de vivre pleinement leur relation. « Nous avons

instauré un concept d’‘humanitude’ où la personne âgée est décisionnelle. La sexualité fait partie de notre projet. On ne va jamais

séparer deux personnes qui se rapprochent, contrairement à ce que je l’ai vu dans d’autres maisons de repos. Cela fait partie de la vie et le

personnel est briefé », nous explique Nancy Marquet, directrice du domaine. Avant de se rencontrer, Jacqueline et Jacques possédaient chacun une chambre individuelle. Il arrivait que certains soirs, Jacqueline rende visite à Jacques dans sa chambre et qu’elle se fasse surprendre par le personnel.

« Je faisais des petits trajets, en peignoir, avec mon tricot en dessous du bras, pendant la nuit. Je me souviens d’un soir où je suis tombée nez à nez avec une infirmière de nuit. Je lui ai dit : ‘Excuse-moi mais je vais voir Jacques’. Elle ne m’a rien dit. Le lendemain, je me suis dit qu’elle devait être choquée.

Mais elle n’en avait pas parlé. C’est plutôt moi qui en ai fait la publicité (rires). Vous savez ce n’est pas parce qu’on a un certain âge qu’il n’y a plus de tendresse ou de relations intimes », poursuit Jacqueline.

Maître mot : le respect

Neuf mois plus tard, Jacqueline et Jacques ont officialisé leur union. Ils se sont mariés à la commune. Une fête a été organisée au sein de la

résidence. Et aujourd’hui, ils ont même une chambre commune. « Je leur ai proposé de dormir ensemble. Mais ils ont toujours leur chambre seule.

Et quand ils veulent prendre l’air, chacun va dans sa chambre », précise la directrice. La règle d’or au sein de la résidence : frapper avant d’entrer ! Et respecter les désirs de chacun. «Le respect doit être appliqué à tous les niveaux. Nous avons aussi d’autres couples qui se sont formés qui vivent la tendresse de manière différente », conclut Nancy Marquet.