Le compteur communicant pour contrer les décrochages

BENOÎT JACQUEMART

Installation d’un compteur communicant chez Resa.Resa

Ce n’est certainement pas la solution miracle, mais les compteurs communicants présentent des avantages qui peuvent aussi intéresser les prosumers. À commencer par leur gratuité, pour une demande avant le 31 décembre 2023. 

Pour tenter d’éviter les décrochages d’onduleur, faut-il avoir chez soi un compteur communicant ? Le rapport n’a pas l’air évident au premier abord, mais la question est pertinente. Le problème des décrochages est en train de prendre de l’ampleur. Selon des données d’Ores, leur nombre en 2022 était limité (0,9 % des installations) mais ce nombre est en train d’exploser.

Autoconsommation plus facile.

Tout d’abord, soulignons qu’un compteur communicant permet une autoconsommation plus aisée. Le fait de connaître en temps réel ce que l’on injecte sur le réseau et ce que l’on prélève permet d’affiner sa consommation. Avec certains outils, comme celui que nous vous avons présenté voici quelques jours (les prises de EasyNRJ), vous pourrez mieux consommer au moment de la production et ainsi soulager le réseau.

Actions d’Ores et Resa.

Autre avantage de ce type de compteur, il permet aux GRD (gestionnaires de réseaux de distribution), Ores et Resa pour les principaux en Wallonie, de mieux savoir ce qui se passe sur le réseau. Ça leur permettra d’intervenir plus efficacement. Pour ne prendre qu’un exemple, Ores et Resa sont occupés à travailler sur un rééquilibrage des phases basé sur les données fournies par les compteurs communicants. Ces données permettront aussi de renforcer prioritairement le réseau là où la situation est la plus critique.

Gratuit.

Actuellement, toutes les nouvelles constructions reçoivent un compteur communicant. C’est obligatoire depuis le 1 er janvier dernier. C’est également obligatoire pour les personnes chez lesquelles le compteur doit être remplacé. Et aussi chez celles dont la consommation est d’au moins 6.000 kWh par an. Il remplace aussi les compteurs à budget. Mais tout le monde peut faire remplacer son vieux compteur électromécanique par un compteur communicant. Et c’est gratuit. En 2023, signale le site de la Cwape, le régulateur wallon, un compteur communicant coûte 160 euros hors TVA. Mais une prime de la Région wallonne compense entièrement cette dépense « dans la limite des crédits publics disponibles ». Chez Ores, on précise cependant que la « prime couvre le remplacement d’un seul compteur et ne couvre pas les frais supplémentaires éventuels (coffret, bornes interruptibles...). » Pour cela, la demande de remplacement du compteur doit être faite avant le 31 décembre 2023.

Compensation.

Pour les prosumers qui ont déjà ou auront une installation fonctionnelle avant le 31 décembre 2023, la compensation (compteur qui tourne à l’envers) est toujours garantie jusqu’en 2030, même avec un compteur communicant.

Tarif prosumer.

Rappelons que ce tarif est demandé aux prosumers pour leur utilisation du réseau, en injection de courant ou en prélèvement. Avec un compteur électromécanique, les petits producteurs photovoltaïques payent le tarif prosumer dit capacitaire. Il est basé sur la puissance de leur installation multipliée par un coefficient. Jusqu’à la fin de cette année 2023, environ la moitié de ce tarif était remboursée par la Wallonie. À partir du 1 er janvier 2024, c’est terminé. Solution possible pour réduire le tarif prosumer : passer par le compteur communicant. Lors d’une récente présentation, Ores a calculé le cas d’une personne habitant à Chastre (Brabant wallon) et ayant une installation d’une puissance de 5kVA (kilovoltampère). Avec le tarif capacitaire, elle payerait 348,30 € de tarif prosumer. Avec le tarif sur le prélèvement brut, tenant compte d’une autoconsommation de 50 % de sa production, elle payerait 287,66 €. Mais la prime de la Wallonie sur le tarif prosumer est également valable pour les compteurs communicants.