Les Diables veulent Dribbler l’Autriche pour creuser l’écart

FRÉDÉRIC LARSIMONT

Les Diables se sont entraînés une dernière fois à Tubize ce vendredi.Belga / Bruno Fahy

La saison s’achèvera après les deux rendez-vous des Diables, ce samedi contre l’Autriche et mardi en Estonie. Malgré l’absence de  De Bruyne, la Belgique doit forcer deux  victoires pour écraser la concurrence et  jeter les bases de sa qualification pour l’Euro. 

Deux mois après l’ouverture magistrale du mandat de Domenico Tedesco à la tête de l’équipe nationale par une victoire sans discussion en Suède (0-3) et surtout la grande première d’un succès belge en Allemagne (2-3), les Diables sont au pied du mur. Façon de parler puisque tous les indicateurs sont au vert après l’obtention de la totalité de l’enjeu sur la pelouse d’un des deux concurrents directs du groupe F, la Suède en l’occurrence. L’occasion est donc belle de profiter de la venue de l’Autriche (39 e au classement FIFA), ce samedi à Bruxelles pour mettre un peu de distance également par rapport à l’autre candidat trouble-fête à un parcours linéaire dont a pris l’habitude la Belgique depuis de longues années déjà lors des éliminatoires aux grands tournois.

La perspective d’un 6 sur 6 en ce milieu du mois de juin, qui permettrait aux Diables d’afficher un bilan parfait de 9 unités, est donc plus qu’alléchante. Osons dire tout haut ce que beaucoup au Centre national de Tubize pensent tout bas : la victoire est impérative. Et serait sans doute synonyme de prélude à une qualification pour une sixième phase finale de l’Euro puisqu’en se projetant sur la logique d’un sans-faute belge (12 points) contre l’Estonie et l’Azerbaïdjan, l’Autriche et la Suède devraient faciliter le travail des Diables en étant encore contraints de s’affronter deux fois.

Un seul être vous manque (deux diront les nostalgiques qui font toujours l’association avec Eden Hazard) et tout est dépeuplé. Si la cure de rajeunissement imposée par le nouveau sélectionneur possède d’indéniables vertus, les limites de ce processus se marquent clairement par la présence de quelques grands anciens qui, de Courtois à Lukaku en passant par Vertonghen, De Bruyne, Tielemans et Carrasco, constituent l’épine dorsale du onze de base. En l’absence du maestro de Manchester City, sorti blessé de la finale de Ligue des champions samedi dernier à Istanbul, les questions fusent. Sans réponse quant à son remplacement direct, surtout au vu de l’indisponibilité de Leandro Trossard qui a anticipé de quelques jours la fin de saison pour subir une petite intervention chirurgicale.

Qui pour remplacer De Bruyne ?

Cette réponse pourrait venir sous trois formes. La première option consisterait à le remplacer poste pour poste par le néophyte Trésor ou l’expérimenté Carrasco. Dans un rôle de dézoneur, juste en soutien de Lukaku. Et toujours dans un 4-4-2 qui permettrait le maintien de la haute qualité de performance actuelle sur les flancs, avec sans doute Lukebakio et Doku au cas où Carrasco devait être recentré pour les besoins de la cause.

La seconde possibilité consiste à jouer une carte plus prudente, comme ce fut le cas fin mars à Cologne où Tedesco avait redessiné sa géométrie autour d’un 4-3-3. En net regain de forme à Bruges durant la seconde moitié de la saison, Vanaken serait alors le candidat tout indiqué pour évoluer à la pointe d’un triangle inversé ayant pour base le duo Tielemans-Mangala.

Quant à la troisième option, elle consisterait à miser tout simplement sur la créativité des flancs (Lukebakio, Doku et Carrasco, au choix pour deux postes disponibles) et d’associer Openda à Lukaku à la tête d’un 4-4-2 qui ne manquerait pas de gueule sur le plan purement offensif.

Le débat est ouvert mais il faut bien reconnaître qu’en se focalisant sur la seule défection de De Bruyne, il en occulte un autre sur l’absence d’Onana, devenu un élément clé, si pas la plaque tournante de l’entrejeu. Le grand compas du médian d’Everton mais aussi sa faculté à se projeter vers l’avant et à porter un danger direct sont autant de qualités qui manqueront elles aussi à ce onze appelé à être remanié.