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🔮 Poutine: L’Occident revendique toutes les ressources de l’humanitĂ©... 29-10-2022

L’ùre de la domination mondiale de l’Occident appartient au passĂ© et le monde a devant lui la dĂ©cennie la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a dĂ©clarĂ© hier le prĂ©sident russe Vladimir Poutine lors de la rĂ©union du club de discussion international de Valdai. Dans son discours, Poutine a soulignĂ© que la Russie ne s’oppose pas aux Ă©lites occidentales et n’aspire pas Ă  l’hĂ©gĂ©monie dans le nouveau monde multipolaire ; il juxtaposait la vĂ©ritable intĂ©gration Ă  la mondialisation « nĂ©o-coloniale » occidentale, et appelait Ă  « construire une symphonie de la civilisation humaine ». 

RĂ©pondant aux questions des participants, Poutine a dĂ©clarĂ© qu’il ne voyait aucun intĂ©rĂȘt Ă  la dĂ©localisation du capital russe ou Ă  la nationalisation des entreprises, a fait une blague sur la guerre nuclĂ©aire et a racontĂ© une blague sur le gel des Allemands. Voici les points clĂ©s du discours du prĂ©sident et ses principales rĂ©ponses aux questions. Sur la politique occidentale L’Occident revendique toutes les ressources de l’humanitĂ©, et « l’ordre fondĂ© sur des rĂšgles » qu’il propose est censĂ© lui permettre de vivre sans aucune rĂšgle. L’Occident est incapable de gouverner seul l’humanitĂ©, mais essaie dĂ©sespĂ©rĂ©ment de le faire, et « la plupart des nations du monde ne veulent plus tolĂ©rer cela ». L’Occident a fait fructifier son pouvoir sur le monde dans son jeu, mais « ce jeu est, sans aucun doute, dangereux, sanglant et [
] sale » : 

« il nie la souverainetĂ© des pays et des peuples, leur identitĂ© et leur unicitĂ© ; il ignore les intĂ©rĂȘts des autres États. » L’Occident doit se rappeler que « celui qui sĂšme du vent rĂ©coltera la tempĂȘte ». L’Occident et les autres centres d’un monde multipolaire devront entamer une conversation Ă©gale sur l’avenir, et « le plus tĂŽt sera le mieux ». Sur la crise du libĂ©ralisme Le libĂ©ralisme moderne s’est transformĂ© au-delĂ  de toute reconnaissance, en absurditĂ©, lorsque des points de vue alternatifs sont dĂ©clarĂ©s minables, et toute critique est perçue comme des « machinations du Kremlin »: « C’est dĂ©lirant, Ă  quoi en sont-ils arrivĂ©s. » Le modĂšle nĂ©olibĂ©ral du monde « Ă  la America » souffre « pas seulement d’une crise systĂ©mique, mais doctrinale »: « Ils n’ont tout simplement rien Ă  offrir au monde Ă  part leur domination. » La croyance de l’Occident en son infaillibilitĂ© est dangereuse, car elle est Ă  un pas du « dĂ©sir des plus infaillibles de simplement dĂ©truire ceux qu’ils n’aiment pas, de les ‘annuler’, comme on dit ». 

Mais l’histoire remettra tout en ordre et « annulera » ceux qui s’estimaient en quelque sorte en droit d’ordonner la culture mondiale Ă  leur guise. La civilisation mondiale est basĂ©e sur des sociĂ©tĂ©s traditionnelles avec leurs valeurs traditionnelles qui, contrairement aux nĂ©olibĂ©rales, sont propres Ă  chaque pays. L’Occident a le droit d’avoir « des dizaines de genres et de fiertĂ©s gaies », mais ne doit pas chercher Ă  les imposer aux autres. Sur la Russie et l’Occident La Russie n’a pas considĂ©rĂ© et ne se considĂšre pas comme un ennemi de l’Occident et a proposĂ© de vivre en accord Ă  l’époque, mais a Ă©tĂ© rejetĂ©e. Il y a « au moins deux Occidents diffĂ©rents » – le traditionnel, Ă  la culture extrĂȘmement riche, et l’agressif et nĂ©o-colonial, dont la Russie ne se rĂ©conciliera jamais avec le diktat. 

L’Occident n’a pas Ă©tĂ© en mesure de « rayer la Russie de la carte gĂ©opolitique », et il ne le pourra jamais », tout comme personne ne pourra dicter Ă  la Russie quelle sociĂ©tĂ© construire et sur quels principes. « La Russie ne dĂ©fie pas les Ă©lites occidentales. La Russie dĂ©fend simplement son droit Ă  l’existence et au libre dĂ©veloppement. En attendant, nous n’envisageons pas de devenir un nouvel hĂ©gĂ©mon. » Moscou n’envisage pas non plus d’imposer ses propres valeurs : 

« Contrairement Ă  l’Occident, nous ne cherchons pas Ă  entrer dans l’arriĂšre-cour de quelqu’un d’autre. » Sur l’importance d’aujourd’hui Le monde se trouve Ă  un seuil historique, face Ă  « probablement la dĂ©cennie la plus dangereuse, la plus imprĂ©visible et en mĂȘme temps la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». L’importance d’aujourd’hui est que tous les pays ont dĂ©sormais la possibilitĂ© de choisir leur propre voie de dĂ©veloppement originale. Le nouvel ordre mondial doit ĂȘtre fondĂ© sur le droit et la justice, ĂȘtre libre et Ă©quitable. Le commerce mondial doit profiter Ă  la majoritĂ©, et non aux entreprises individuelles ; le dĂ©veloppement technologique doit rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s au lieu de les accroĂźtre. Moscou n’a jamais Ă©tĂ© le premier Ă  parler de l’utilisation des armes nuclĂ©aires, il n’a fait que « rĂ©pondre par allusion » aux propos tenus par les dirigeants occidentaux. 

La Russie estime que l’Occident lui fait dĂ©libĂ©rĂ©ment du chantage : par exemple, personne en Occident n’a rĂ©agi aux affirmations de la « fille un peu folle » Liz Truss, l’ex-Premier ministre britannique.

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