C'est la ligne directrice du site depuis le début il y a presque 10 ans. J'aurais aimé que les gens fassent connaissance de manière plus naturelle qu'en envoyant bêtement un message, c'était ça l'idée. Quand j'ai commencé à bosser à la FN Herstal, on était 12.500, ça faisait beaucoup de discussions en heure de table par exemple. Ils ont tout éclaté, on a perdu l'habitude de parler en groupe, on est devenu individualiste et silencieux, tout a été fait pour ça. Ce n'est pas mieux dehors.

Je pense qu'à force de pousser le bouchon trop loin ça finira par provoquer l'effet inverse et je crois même que c'était en train de se produire un peu partout dans le monde les gens se retrouvaient dans la rue, et échangeaient à nouveau. Je pense qu'ils ont très peur et que ce qu'on a vécu après, c'était juste une réplique pour tout remettre en ordre (leur ordre).

Donc sont venues les mesures antisociales début 2020, et pour éviter que la situation d'avant ne se reproduise, on essaye de nous les imposer comme une nouvelle normalité.

A mon avis cela ne marchera qu'un temps. Voyez-vous à nouveau ce qui se passe en Colombie ?

C'est encore une fois parti à cause d'une réforme fiscale, et la retirer de suite ne suffit pas, il y a toujours la goutte qui fait déborder le vase. Pas mal de gens ont compris qu'ils devaient reprendre le contrôle de leur destin au lieu de le laisser aux mains de sinistres inconnus qui n'en n'ont rien à faire du bien commun. C'est une idée qui fait son chemin depuis deux ou trois ans.

"Il y a trop de morts, trop de disparus, trop de blessés. Au Chili, il y a eu 34 morts en 150 jours, en Colombie en une semaine il y a eu 37 morts, 222 cas de violences physiques, 831 arrestations arbitraires, 22 blessures à l’œil... La situation est vraiment horrible, c’est un peuple qui se bat seul contre des forces inimaginables. Les gens en ont marre, les gens veulent la paix, et c’est ça qui est incroyable, ils se battront jusqu’à la mort pour cette paix."