-
Je ne pense pas que ce sont les fermiers qu'il faille clouer au pilori justement.Il faut bien se mettre dans la tête qu'un fermier a des obligations et ne fait pas ce qu'il veut. Et ça va beaucoup plus loin que l'on ne pense.
Primo, il ne sème pas ce qu'il veut dans son champ, outre le fait qu'on ne sème pas n'importe quoi n'importe où.
De deux, une fois qu'il sait ce qu'il doit semer, les semences sont imposées : si on prend le cas du blé, par exemple, il est obligé de semer des variétés sélectionnées au préalable, et bien évidemment souvent des graines d'O.G.M. issues de multinationales bien connues. Il faut savoir qu'il lui est légalement interdit de semer des plantes reproductibles. Plus question de mettre de côté une partie des grains récoltés pour les replanter. Il n'y a que des plants stériles dans les champs, sous peine de problèmes judiciaires.
De trois, il a une obligation de rendement, et donc obligé d'y aller à l'artillerie lourde niveau -cides de toutes sortes, sans parler des cocktails magiques niveau engrais. Un fermier qui ne produit pas assez est pénalisé (pas rentable pour lui), mais aussi celui qui produit trop. Pour citer une situation qui s'est produite dans la région, un agriculteur s'est retrouvé avec un gros surplus de production de patates destinées à une usine de produits surgelés (frites, croquettes,...) de Leuze-en-Hainaut, très connue, qui a récemment changé de nom. Le surplus de production devait être récolté et détruit a ses frais... Qu'a-t-il fait? Il a fait passer le mot: "tu veux des patates, viens les chercher". Et donc des tas de gens ont été récolter les patates, et du coup fait des provisions ne coûtant que de l'huile de coude. Est-ce normal?
De quatre, tout est calibré... Si on prend un maraîcher qui cultive des pommes, toutes les pommes sont mesurées, inspectées, doivent répondre à des normes. Ce qui n'y correspond pas est acheté pour peanuts, pour fabriquer des produits transformés, (de la compote par exemple), ce qui est très ennuyeux quand il y a un contrat avec la grande distribution. Le pire du pire: les produits "hors calibres", achetés à prix dérisoire, sont vendus en magasin avec une étiquette "Bio"! Piège à bobos: "mon fruit est moche justement car il n'a pas été traité"... Et bing, pigeonné. Les labels? De la blague: ça n'a aucune valeur légale, n'importe qui peut créer un label pour n'importe quoi, il faut le savoir.
De cinq, il faut être compétitif. Pourquoi prendre des cerises à 10 euros du kilo, quand on en a à 6,euros qui viennent du bout du monde? Et là, on a l'Europe qui fout la merde. Normalement, elle est censée payer la différence aux producteurs européens pour stabiliser le prix et rester compétitif. Et là, "la crise", "Vous nous coûtez trop cher, on n'a plus de sous pour vous payer"... Qui est le dindon de la farce? Celui qui produit la bouffe qui peut vendre ses louches car:
de six, un fermier est un indépendant. Un petit indépendant... Les lois sociales, la T.V.A et tout le bordel nommé "contributions"... Ca, on n'oublie aussi trop souvent.
De sept, l'AFSCA ? Ca aussi on connaît... Et on y va. Des milliers de litres de lait peuvent être envoyés aux égouts sur un claquement de doigt. Un simple seau de lait posé à même le sol suffit pour justifier la destruction de la production... sans compensations bien sûr. Se mettre aux normes, oui, mais à quel prix? Souvent à financer via un emprunt, qui nécessite garanties, et c'est parti pour un cercle vicieux...
Et je peux continuer avec les éleveurs, et tout ce qui est lié aux animaux... Mais comme là, j'ai déjà perdu 9 lecteurs sur 10, je m'arrête.
Donc, envoyer les fermiers à la potence ???? Je crois que tu te trompes de cible...
-
En effet, les fermiers n'y sont pour rien. Il y a quelques années je dépannais encore des pc à domicile et j'ai fait ainsi connaissance d'une famille de jeunes fermiers simples et honnêtes. Ils voulaient simplement informatiser leur comptabilité pour gagner du temps, comme ils n'y connaissaient rien je les ai aussi formé, donc j'étais souvent là pendant longtemps.
Ils avaient un élevage d'agneaux, pas quelque chose d'énorme, les moutons courraient toute la journées dans des vastes prés. Donc je mangeais de l'agneau toute l'année et de qualité, pour 7.8 euros/kg à l'époque. C'était propre et hygiénique, je fais très attention à ça, ça me convenait très très bien !!! Puis un beau jour l'
#AFSCA est passée par là et lui a imposé de se mettre aux normes. 120.000 euros de frais. Comment pouvaient-ils faire ??? Ils ont préféré tout arrêter plutôt que de s'endetter à ne jamais s'en sortir. Ceux qui veulent s'entêter finissent au bout d'une corde où finirons par produire eux aussi de la merde pour en réduire le coût.C'est ainsi qu'ils liquident tous les petits fermiers honnêtes, sérieux et passionnés qui veulent faire correctement et proprement leur boulot. Et ça ne concerne pas que les fermiers évidement. Il faut des normes je suis d'accord, mais nous n'avons pas besoin d'une aseptisation., je pense même qu'elle n'est pas souhaitable.
Ne me dites pas que ça n'est pas fait exprès d'autant que nous avons vécu 2000 ans sans tout ça tout en mangeant plus sainement !
Donc les agriculteurs sont les premières victimes, nous les secondes. En attendant en
#Belgique ça reste vraiment un sujet#tabou :Le suicide chez les agriculteurs en Belgique reste un sujet tabou. Tellement tabou qu’il n’y aucun chiffre, aucune statistique pour évaluer ce phénomène préoccupant. Car si on ignore combien d’agriculteurs se suicident chaque année, il est établi que c’est une population à risque. Le suicide, c’est sans conteste le symptôme d’une profession en mal d’avenir.
https://www.apache.be/2012/12/14/les-chiffres-inconnus-du-suicide-chez-nos-agriculteurs-belges/
Donc oui, je suis d'accord avec DaVincentCode , on se trompe de cible, je me demande même si on ne devrait pas plutôt dire qu'on nous aiguille constamment sur de fausses pistes, c'est l'histoire du doigt qui cache la lune.
-
-