Commentaire pour 'On veut nous rendre fou'
Commentaire pour On veut nous rendre fou
  • Et bien sûr, il n'y a pas que les fermiers. Encore un exemple local. On avait une petite boucherie dans le coin. La petite boucherie du quartier, avec l'enseigne en bois, la porte vitrée mais une belle poignée pyrogravée et tout et tout, avec des vieux objets de cuivre en décos sur des étagères en vieilles planches, la boucherie de père en fils en cousins... Bref. La boucherie artisanale quoi.

    Jamais eu aucun souci avec les produits qu'ils vendaient, et on aurait pu manger par terre dans le magasin. Et des produits de qualité, et des gens irréprochables. Besoin d'un truc pas en magasin? Pas grave, moyennant un délai, ils se décarcassaient (comble pour un boucher) pour le trouver. Des plats traiteurs maison aussi, à en bouffer sur la tête d'un lépreux comme on dit. Et un jour... l'AFSCA.

    Le magasin était en façade (et c'est logique) mais l'atelier et le stockage (chambres froides et tout le truc) étaient à l'arrière du bâtiment. Entre les deux, le privé. Et boum! L'AFSCA a exigé qu'un couloir isolé soit construit entre l'atelier et la boutique, murant du coup le privé. Avec les maisons mitoyennes, impossible de percer la moindre porte. Une voie sans issue si j'ose dire. Evidemment, ça a discuté ferme, et l'inspectrice n'a pas compris qu'il ne faut en aucun cas faire chier un boucher (en général, pour trimbaler une carcasse, il a la carrure, du caractère... et du matos). Le ton est monté et ça a failli très mal finir...

    Résultat, on n'a plus de boucherie dans le coin. Le couple a volé en morceaux, avec un gamin dans l'histoire. Et notre boucher, il est chez Delhaize, à devoir faire du filet américain qui file la gerbe et le reste. C'est pourtant le test suprême pour un boucher. Tu veux tester, tu goûtes le fil'américain... Il n'en reste que l'enseigne de cette boucherie. Des volets éternellement clos, sauf celui de la porte, levé juste assez pour que le facteur puisse glisser le courrier. 

    Merci, l'Agence Faisant Sérieusement Chier l'Artisanat...

    • En, principe, l'AFSCA n'avait pas tort. Mais la logique voudrait que de telles mesures soient imposées aux nouveaux qui s'installent, tandis qu'on laisse en paix ceux qui étaient déjà là avant la nouvelle réglementation, sauf s'ils exagèrent évidemment, par exemple la présence d'animaux de compagnie dans le magasin ou le bébé qui est déposé sur le comptoir etc. choses que j'ai déjà vues, de même qu'une vendeuse voyant que la grosse tranche de pâté qu'un client a demandé, tombe en morceaux, réajuste celle-ci, se léchant plusieurs fois les doigts... 

      • Là, d'accord. Mais pas quand on recharge l'étalage avec des marchandises qui traversent le privé dans des bacs en plastique filmés... Faut pas pousser non plus. Comme dit Baloo, il fut un temps où la viande arrivait sur pied sur le marché, et couic, à la vue de tout le monde le goret. La viande découpée sur place, vendue, ébouillantée avant d'être frite ou grillée, et personne n'en est mort. Un boucher qui intoxiquait ses clients risquait de toute façon gros au Moyen-Age...

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