Commentaire pour 'On veut nous rendre fou'
Commentaire pour On veut nous rendre fou
  • Baloo, comme beaucoup d'institutions et de décisions, l'AFSCA peut être à double fond évidemment. Il n'en reste pas moins qu'un contrôle sanitaire raisonnable me semble utile voir indispensable, sans quoi on risque certains excès, comme le cas (assez fréquent) du cuisinier qui lèche la louche, puis la replonge dans la soupe ou la sauce.

    • "contrôle sanitaire raisonnable", là, tout à fait d'accord avec toi. Mais pas un contrôle excessif et arbitraire. 

      • Voyons, ce n'est pas l'FASCA qui va empêcher ça, pas plus qu'elle ne peut empêcher qu'il crache dans la soupe et quand bien même ce n'est pas de ça que tu risques de mourir. 

        Je vais raconter ici quelques choses dont on reparlé dernièrement chez mes parents. J'ai grandit dans un village avec 3 ou 4 boucheries, déjà ça ça semble surréaliste, mais soit. D'aussi loin que je me souvienne jusqu'à la fermeture, je devais avoir 30 ans nous allions chercher la viande dans la plus réputée d'entre-elles, question qualité.

        Seulement voilà, il se trouve qu'à force de travailler dans le froid sans doute, la patronne qui servait avait constamment le nez qui coule. Ce qui fait que forcément elle se mouchait constamment avec le mouchoir en tissus qui traînait dans sa poche.

        Bien sûr quand on a reparler de ça dernièrement, on se demandait comment on pouvait accepter ça à l'époque, il n'y avait ni charlotte, ni gants ni rien du tout. Et moi-même je me demande comment ça ne me dégoûtait pas et je peux t'assurer

        La réponse est simple, à cette époque là ça ne choquait absolument personne, parce qu'on ne nous avait pas laver le cerveau avec une aseptisation à outrance. ( là on s'en est encore pris une bonne dose ), d'ici à ce qu'on en fasse une nouvelle norme, y a qu'un pas.

        MAIS à cette époque:

        • Il y avait toujours du monde
        • Il y avait plusieurs boucheries dans tous les villages
        • Nous mangions de la viande saine, sans hormones et sans antibiotique
        • On vendait du producteur au consommateur (fermes)

        Qu'avons-nous gagné, qu'avons-nous perdu ? Que reste-t-il de tout ça ? Même le jambon est reconstitué les 3/4 du temps, la viande attendrie artificiellement, colorants, conservateurs etc ? Avec le chômage en plus

        C'est incalculable mais combien de morts cela fait-il aujourd'hui tout ça, quand ça permettait de garder la santé avant leurs normes? J'ai repensé à ça en lisant Davincent avec son exemple du cruche de lait qui traîne à terre. C'est bien beau, bravo, maintenant plus personne ne connaît le vrai goût du lait.

        Le pire, c'est qu'aucune norme n'empêchera jamais personne de cracher dans la soupe en cuisine et de se moucher sans se laver les mains. En nous focalisant sur les normes sanitaires, il nous ont volé la qualité et on a rien vu passer...

        • Et puis, dans les boucheries de supermarché, il n'y a plus les 4-5 tranches de saucisson aux champignons en plus, celles qui n'avaient pas le temps d'arriver à la maison, que le boucher mettait en plus avec la commande dès qu'il y avait des enfants qui accompagnaient les (grands-) parents pour les courses...

          • Mon père était boucher et j'allais souvent avec lui lorsqu'il allait tuer une bête (souvent un porc) chez un fermier ou l'autre.

            Ses couteaux étaient toujours propres mais à savoir que les manches étaient en bois à ce moment là et que les planches, les plans de découpe également.. c'est interdit maintenant.. soit-disant que des bactéries restent dans le bois ! Que je sache, on entendait pas dire des gens de l'époque qu'ils étaient malades à cause de la viande !

            Tout ce matériel en bois était lavé à la brosse et à l'eau bouillante avec seulement quelques gouttes de savon de vaisselle pour ne pas altérer les goûts.

            Après avoir abattu la bestiole, il y retournait le lendemain pour la découper car il faut que la viande "repose" sinon elle sera très dure, ça permet aussi que la viande "sèche" et qu'elle ne soit pas glissante dans les mains.

            Lors de la découpe, il passait régulièrement sont couteau à l'eau claire froide car ça permet de bien rincer le sang (à l'inverse de la chaude qui le fait  coaguler).. et voilà.. pas autant de chichis que maintenant. Certains verraient ça maintenant ils diraient que c'est dégue, que la viande doit être jetée.. mais non, il fallait juste travailler vite et dans de bonnes conditions de travail et, de toute façon, nous n'avions pas de températures si élevées l'été que celles que nous rencontrons à l'heure actuelle.

            • Ca se faisait dans ma famille aussi... Tout le monde mettait des sous pour acheter un cochon complet, et pendant un week-end, un boucher venait pour découper la bête dans une simple cuisine familiale. Ensuite on répartissait la bidoche par famille et en fonction des goûts. Ca durait un week-end et tout le monde s'y mettait. Maintenant, plus vraiment possible d'acheter un cochon comme ça, avec tout les suivis et la paperasse de la bête, tout ça est tracé et contrôlé.

              • Exactement, le boucher te disait "tiens, je te mets le "cul" du jambon ou du saucisson ou.. plein d'autre salaisons et charcuteries car il savait qu'il faisait plaisir et que ça allait tomber dans les invendus.

                Mais maintenant, et je parle en connaissance de cause pour avoir travaillé en rayon boucherie, les "restes" et même les vraiment plus très frais, sont mis dans les salades et les viandes qui sont "un peu loin" comme on dit sont marinées car ça masque très bien l'odeur et le goût ! 

                Il faut savoir que j'ai été dégagée sur le champ dans une grande surface où je travaillais comme intérimaire et où on m'a dit:

                Quand tu auras entamé la nouvelle terrine de pâté, tu prendra ce qu'il reste de l'ancienne terrine et tu reconstitueras le tout dans la nouvelle car il faut le vendre.. pas de pertes.. et j'ai dit NON, je vais le jeter, pas question que je trompe le client ! Ok m'a dit le chef boucher, alors tu peux t'en aller d'autres attendent ta place ! Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.. certains n'imaginenet même pas ce qu'ils peuvent manger !

                • "Ch'est comme les fricadelles...Ch'est un checret. Tout le monde y sait's'qui a d'dans, mais y'a personne qui y dit"....

                  • Et les cervelas, ça n'existe plus un vrai cervelas à la viande ! Mais bon, je pense que nous sortons du sujet :-))

                    • Et le troc, ça se faisait aussi pendant la guerre. Mon arrière-grand-père était cordonnier, donc à l'occasion il avait des harnais pour chevaux et toutes sortes de trucs à réparer provenant des fermes. Pareil, pas d'argent, mais de la bouffe pour payer le travail. Ca me fait aussi penser à une histoire d'un convoi allemand attaqué par la Résistance dans mon coin. Après le combat, les gens se sont rués sur les carcasses des chevaux qui évidemment n'ont pas survécu... Tout ce qui pouvait couper étaient utilisé, tout découpé à même le sol, avec tout ce qu'un combat comme ça peut laisser... Les gens avaient faim... là, c'était fini, les fines bouches...