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Un gyrophare vert pour les pompiers volontaires : « Oui, mais bien encadré ! »
Le capitaine Thomas De Paepe.David Claes
Le capitaine Thomas De Paepe, chef de la caserne de Soignies, est plutôt favorable au projet de « feux de courtoisie » pour les pompiers volontaires, mais dans certaines limites bien précises.
En matière d’intervention des pompiers, le gain de temps est un facteur de survie pour les victimes.
Une étude concernant l’utilisation de feux de courtoisie par les pompiers volontaires a été lancée début avril, a annoncé l’institut Vias pour la sécurité routière. Ces pompiers utiliseront un gyrophare vert lors de leurs trajets vers la caserne à bord de leur voiture personnelle pour une intervention urgente, ce qui leur permettra d’être identifiables par les autres usagers de la route, qui devront leur céder par courtoisie le passage lorsque cela sera possible.
Conduisant leur propre véhicule, ils resteront soumis au code de la route.
Dix minutes à peine
« Les pompiers volontaires se rendent disponibles pour le service de rappel, ils doivent arriver dans les dix minutes au poste », explique le capitaine Thomas De Paepe. « D’où l’avantage d’avoir des casernes proches des centres-villes pour augmenter le vivier des volontaires. D’un autre côté, ils sont tributaires de la congestion des heures de pointes, des rentrées et sorties de classe... »
Quant au gyrophare de courtoisie, « Il permettrait de se signaler plus efficacement en effet. Pour le moment, je constate que des pompiers volontaires utilisent leurs quatre feux de détresse pour se signaler, mais ce n’est pas réglementaire, ce type de message n’est pas nécessairement compris par les autres usagers de la route, et au contraire cela met une certaine pression dans la circulation, avec à la clef sans doute de l’incompréhension. Toutefois, à mon sens, si l’utilisation de ce gyrophare vert est acceptée, il devrait faire l’objet d’une large campagne de communication »
Message clair et univoque
Il faut réglementairement six pompiers pour un départ camion : « Nous devons tabler sur une marge de sécurité, et dès lors en appeler sept ou huit au cas où l’un ou l’autre pompier serait bloqué dans la circulation. S’ils arrivent tous les huit, les deux supplémentaires restent alors casernés, prêts à monter en puissance sur une intervention »
Le temps d’intervention et la rapidité à se rendre à la caserne sont primordiaux, on l’aura compris, d’où l’intérêt d’un gyrophare attestant de ce besoin.
« Mais attention, il ne devra pas être considéré comme un passe-droit, il faut aussi éviter tout abus, il n’est pas question de brûler un feu rouge pour autant. Notre métier est de sauver des vies, pas d’en mettre d’autres en danger. Il faut donc que ce système soit bien encadré, mais comment constater d’éventuels abus ? Il faudra bien sensibiliser les utilisateurs de ce gyrophare, ainsi que les autres usagers de la route », conclut le capitaine de la caserne de Soignies.