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Supprimer l’apprentissage obligatoire du néerlandais en Wallonie y créerait encore beaucoup plus de chômage et multiplierait encore davantage le nombre d’assistés sociaux dépendant de l’aide des pouvoirs publics. La Wallonie n’a assurément pas besoin de cela ! Ce n’est certainement pas « ridicule, une perte de temps et d’argent », comme le prétend Fleurbleue20. Au contraire, il s’agit d’un investissement en temps qui permet, quand la langue néerlandaise est maîtrisée, un retour sur investissement prodigieux. Non, les frontières du Monde ne s’arrêtent pas à celles de son village. Les entreprises belges ne peuvent pas se cantonner à leur village ou à leur région pour assurer leur survie : les marchés sont internationaux. Les entreprises belges investissent dans du personnel compétent, qualifié (sur le plan scientifique, technique, etc.), mais aussi polyglotte et cela suppose généralement la connaissance du néerlandais pour le personnel opérant en Belgique, particulièrement pour les postes de direction et de responsabilité. N’espérez pas un poste de direction ou à responsabilité dans une entreprise privée belge si vous n’êtes pas au moins trilingue français, néerlandais et anglais. L’unilinguisme est la voie assurée vers le chômage.
Les entreprises recherchent l’excellence. Non, un flamand baragouinant quelques mots de français ne sera pas considéré comme parfait bilingue et ne sera pas engagé, sinon pour une fonction subalterne. Et si un francophone « bilingue » est toujours considéré comme francophone, c’est probablement parce qu’il a un fort accent fransquillon quand il s’exprime en néerlandais (comme certains de nos Ministres francophones qui font certainement des efforts méritoires pour s’exprimer en néerlandais, mais ne peuvent généralement pas cacher un fort accent fransquillon). Un tel francophone « bilingue » ne sera probablement pas engagé pour prospecter également en Flandre.
Je voudrais aussi tordre le cou à une idée préconçue selon laquelle les Flamands ne parleraient que le patois. Si les patois sont encore parlés essentiellement par des personnes âgées et les couches populaires, l’A.B.N. (« Algemeen Beschaafd Nederlands ») s’est imposé dans l’enseignement (aussi bien néerlandophone que francophone) dans les années 1960 pour unifier et codifier la langue et créer un véhicule de communication qui permette à tout le monde de se comprendre en Flandre et aux Pays-Bas. De nos jours on parle davantage de « Standaardnederlands ».
Si les Flamands peuvent avoir une propension à s’exprimer en anglais plutôt qu’en français, il y a là plusieurs raisons :
- La connaissance du français a fortement régressé dans une grande partie de la population flamande.
- Les flamands ont peu, voire aucune affinité avec la culture française (j’ai souvent constaté que le seul acteur français qu’ils connaissent est Louis de Funès).
- Les Flamands sont imprégnés de culture anglo-saxonne par les chaînes commerciales flamandes et regardent majoritairement des films américains en version originale sous-titrée en néerlandais. Ceci explique que les Flamands et les autres spectateurs réguliers de ces films ont un meilleur accent quand ils parlent anglais que les francophones qui regardent majoritairement des films doublés en français.
- - Les chaînes commerciales flamandes ont une propension à utiliser un sabir mélangeant le néerlandais et l’anglais, du style : « Terwijl de kids aan’t gamen zijn, ben ik aan’t chillen met mijn buurvrouw, een girl next door die een extreme makeover gemaakt heeft. Ze is een high achiever. Ze is sales manager. Ze draagt altijd een mooie outfit: een echte eye-catcher.”
Concernant les points de vue relatifs aux différences entre la Flandre et la Wallonie qui ont été exprimés, je dirais simplement ce qui suit. J’ai fait des affaires dans le temps avec l’U.R.S.S. Après la chute de l’Union soviétique, j’ai voyagé pour affaires dans de nombreuses républiques de l’ex-U.R.S.S. J’ai eu l’occasion de voir les dégâts énormes sur les plans économique, social et psychologique causés par 77 ans de communisme. J’ai pu constater aussi combien les esprits avaient été formatés au moyen de lavages de cerveau et de propagande, de négation de l’individu au profit du collectif, du grand interventionnisme étatique détruisant toute tentative d’initiative privée. Quand je vais en Wallonie, j’ai un sentiment fort identique en constatant les dégâts causés par 180 ans de socialisme.
« In cauda venenum », mais avec toute ma sympathie pour mes amis wallons.
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Tu parles d'excellence. Mais plus tu es performant et spécialisé dans un domaine, plus tu y as consacré du temps. Et donc, mathématiquement, moins tu es performant dans d'autres. Il y a un tas de boulots, où il vaudrait mieux être polyvalent qu'excellent. Ministre par exemple. Je remarque que les gens qui brillent dans un domaine, souffrent d'une vraie carence, parce qu'ils voient trop les choses à travers le prisme de leurs propres connaissances. Souvent, cela pose de gros problèmes. Regarde, par exemple la médecine... Les spécialistes, ne serviraient pas à grand chose sans les généralistes.
Concernant la comparaison entre le communisme et ses dégâts en URSS, et ceux de chez nous... Connais-tu le message que Vladimir Boukovski, dissident soviétique (URSS) nous a laissé ?
Pour moi, ce n'est pas tant le système qui pose problème, c'est son niveau de corruption. La corruption peut faire chuter n'importe quel système, avec elle cela finira toujours de la même façon, en mafia.
A mon avis, c'est notre plus grand point commun avec l'URSS. Et c'est surtout pour ça que nous nous retrouvons exactement au même point, formatage du cerveau compris...