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Les enfants sont de plus en plus confrontés aux sites pornos

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Une étude montre que si tout le monde – hommes et femmes – regarde des films pour adultes, de plus en plus   de mineurs aussi ! Cela suscite une grande inquiétude chez les parents. Qui ne sont pas les seuls à s’alarmer…    

Selon une étude de l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, en France) dévoilée jeudi, les sites à destination des adultes concernent plus de 19 millions d’internautes chaque mois, soit 36 % des internautes. Les visiteurs de ces sites y passent en moyenne 2h par mois.

Tout âge confondu (mineurs ou adultes), chaque mois en moyenne, les hommes sont 2,5 fois plus nombreux que les femmes (53 % vs 20 %) et ils passent sur les sites adultes trois fois plus de temps que les femmes (2h12 par mois vs 43 minutes).

Les hommes et les personnes âgées entre 35-49 ans sont les plus forts utilisateurs (en nombre et en temps passé). C’est la plateforme Pornhub qui attire – et de loin – le plus de monde. Chaque jour, ces sites qui proposent du contenu pornographique sont fréquentés par 10 % des internautes, quel que soit l’âge.

Déjà à partir de 10 ans

Si elle dévoile des chiffres globaux, l’étude de l’Arcom est focalisée essentiellement sur les mineurs. Et ici, le constat fait peur. Près d’un tiers des moins de 18 ans consultent chaque mois au moins un site porno. En moyenne, environ 2,3 millions de mineurs visionnent plus de 50 minutes de contenu pornographique chaque mois. Parmi eux, 75 % utilisent exclusivement leur téléphone, échappant ainsi à la surveillance parentale.

Des chiffres qui révèlent une réalité préoccupante, avec une proportion plus élevée de jeunes exposés à ces contenus qu’on ne le pensait auparavant. Par exemple, 21 % des garçons âgés de 10 à 11 ans et 51 % des garçons âgés de 12 à 13 ans consultent régulièrement des sites pornographiques, tandis que 31 % des filles du même âge sont également concernées. « Le phénomène s’aggrave (+36 % de mineurs en 5 ans) et ces mineurs sont encore plus jeunes que ce qu’on pensait », alerte Laurence Pécaut-Rivolier, de l’Arcom.

« Mon fils a reçu un téléphone quand il a eu 12 ans. Mais son cousin du même âge en avait un bien avant lui. Un soir, alors que son cousin dormait à la maison, je les ai surpris en train de regarder une vidéo X. Passé l’effarement et la colère, j’ai estimé qu’il était nécessaire de parler de cela avec mon enfant. Mais ce n’est pas évident. Sur son téléphone, nous avons installé des filtres parentaux. Est-ce suffisant ? Je n’en sais rien. J’espère que oui mais je suis sûrement naïve », confie Maud, d’Arlon, une maman inquiète.

Un projet en Belgique

« Les enfants plus jeunes n’ont pas la maturité pour voir ces images, conçues pour des adultes », souligne le psychologue Samuel Comblez, cité par l’AFP. « Certains sites montrent des images scatophiles, zoophiles, font la promotion de l’inceste, des images agressives vis-à-vis des femmes. Et tout cela est aujourd’hui accessible en trois clics », déplore-t-il.

Pourtant, les sites pornographiques sont en principe tenus de ne permettre leur accès qu’aux seuls adultes. Mais dans les faits, la plupart se contentent de demander aux internautes de cliquer sur une case pour certifier qu’ils ont plus de 18 ans. Et c’est tout. En termes de vérification, on a déjà vu plus efficace ! Raison pour laquelle l’Arcom a mis en demeure 15 sites pour qu’ils instaurent un vrai contrôle d’âge et a saisi la justice pour obtenir le blocage de sept d’entre eux, dont la plateforme Pornhub. Le tribunal judiciaire de Paris doit se prononcer sur ce dossier le 7 juillet.

Et en Belgique ? Mathieu Michel, secrétaire d’état en charge du numérique, nous confiait ceci en février dernier : « Il est important de protéger nos enfants des contenus nocifs au sens large, pas uniquement sexuels. (…) L’Internet a été conçu de manière anonyme et c’est très bien. Mais pour une certaine utilisation, l’anonymat peut poser question. Dans un premier temps, ce sont les plateformes qui ont été responsabilisées. Maintenant, c’est au tour de l’utilisateur d’être responsabilisé. » Cette question de « l’utilisateur responsable » doit selon Mathieu Michel être discutée au niveau européen. « J’ai décidé d’en faire une des priorités de la présidence belge de l’Union européenne en 2024. (…) Mais on doit aussi nous-mêmes, au niveau de la Belgique, développer les outils. Et on avance très bien », nous disait-il, optimiste.

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Réponses (2)
    • Les enfants ils n'en ont rien à faire. Je rappelle qu'il y a très peu de temps, l'état les contraignaient à se faire piquer avec un produit en phase expérimental et on les privait de voir des visages, pour ne citer que cela.

      Ce qu'ils veulent c'est prendre le contrôle d'internet. Et pour se faire, comme d'habitude, on prend n'importe quel prétexte. En France le prétexte, ce sont les Fakes News dont l'état et ses médias sont les principaux producteurs.

      Sur le même temps, ils ont abaissé l'âge de la majorité sexuelle, ce qui fait l'affaire des pédophiles.

      Ce qui se passe c'est que l'état prend le contrôle de notre vie privée. De plus en plus. Je serais aussi curieux de savoir qui se cache derrière ces sites. Qui les financent puisqu'ils sont gratuits ? Ils ne se posent pas la question ? Ou bien connaissent-ils la réponse ?

      Après, c'est un faux problème. C'est aux parents de s'occuper de ça et c'est très simple à régler. Il suffit d'installer un contrôle parental efficace.

      Le seul moyen efficace de contrôler l'age d'un enfant c'est sa carte d'identité. Ce qui signifie la fin officielle de l’anonymat sur le net. Donc la fin de l'internet. Cela ne serait plus qu'un immense magasin et rien d'autre.

      L'enfer est pavé de bonnes intentions. On dirait qu'ils sont au courant. Attention ! Nous sommes dans l'ère ou faire la guerre c'est construire la paix.

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      • Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi... J'ai toujours fait attention avec mes enfants (protection parentale, surveillance de ce que mes enfants regardaient - d'ailleurs, ils regardaient essentiellement des DVDs...). Mes enfants connaissaient eux-même les sigles enfants admis. Au point qu'un jour, ma plus jeune est venue dans la cuisine car son frère et les enfants de mon compagnon regardaient un dessin animé qui ne lui était pas de son âge. Or, un jour, on regardait ensemble une bande-annonce pour un film pour enfant avec ma fille sur un site style Kinépolis ou UGC et en tête de fenêtre, il y a eu une publicité pop-up avec une nana qui suçait un mec... ma fille ne comprenait pas la vidéo et m'a demandé ce qui se passait... elle était vraiment jeune. J'ai été choqué de voir ça sur un site qui n'était pas "susceptible" d'avoir ce genre de publicité et en plus, pour la bande annonce d'un film pour enfant. Nous en avons parlé mais elle devait avoir maximum 10 ans... J'avoue que j'étais très mal d'en parler avec elle si jeune. Mais vu que nous étions tombés là-dessus par hasard, je me suis dite qu'elle pourrait y être à nouveau confrontée et seule cette fois.

        Bref, tout ça pour dire que même en faisant attention, tu n'es jamais certain de pouvoir les protéger totalement. Il y a même eu des publicités limites à la télévision durant des émissions pour enfants. Et aujourd'hui (mon vécu date d'il y a une dizaine d'années déjà), il n'y a même plus d'heure réellement pour ces émissions destinées aux enfants, ce qui fait qu'un enfant en allumant la télévision avant d'opter pour sa chaîne est susceptible de tomber sur un expert quelque chose ou une scène de sexe dans un film... Mais comme tu dis, je serai curieuse de voir qui finance ce genre de sites...

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