Commentaire pour 'Soutenez les petits éditeurs, la culture a besoin de vous !'
  • J’ai fait le choix d’être publié par de petits éditeurs parce qu’ils sont –pour la plupart- bien plus sérieux dans leur façon de travailler que ceux ayant pignon sur rue (moins de fautes et de coquilles, par exemple), tant ils ont à cœur d’offrir le meilleur service possible, à la fois à l’auteur et au lecteur. Les droits d’auteurs que je perçois (10 % sur les versions brochées et 45 sur me numérique)  suffisent, dans le meilleurs des cas, à faire les courses pour trois semaines, un mois au maximum. Non, je ne vis pas de ma plume, je n’écris pas pour gagner de l’argent, mais par passion, le peu que cela me rapporte n’est rien en  regard du plaisir que je ressens lorsque j’ai le fruit de mon travail entre les mains. Des nouvelles parues dans une douzaine d’anthologies, deux livres, dont un a reçu le Bob Morane 2017, un roman en cours, une anthologie sur la littérature pulp qui doit sortir dans les mois à venir, et plein d’autres choses encore en préparation. Oui la culture va mal, mais je continue à écrire, j’en ai besoin.

    • Le besoin d'écrire, je peux comprendre, pareil pour moi, même si ce n'est pas le même domaine, mais on reste dans l'écriture/la rédaction. Mais tu le dis toi même, ça ne suffit pas à nourrir son homme. Comme toujours, il y a un choix à faire entre aimer ce qu'on fait et galérer, ou faire ce qu'on aime pas et en devenir dépressif. Ecrire et être publié est, et a toujours été, un privilège pour ceux qui peuvent se le permettre.

      Dans le monde de l'édition, c'est une vraie mafia aussi, des vrais requins. Et virus ou pas. Donc personnellement, je ne me sens pas responsable de leurs problèmes. Je ne vais pas prendre des bouquins qui ne m'intéressent pas vraiment pour soutenir l'édition. Ca fait très "carte de soutien" pour une association ou l'autre. Autant prendre un bic ou un billet de tombola de fancy-fair pour soutenir l'école du coin...

      Autant publier en libre de droits, ce qui revient au même. Un éditeur reste un vendeur, il ne faut pas se leurrer. Les prix, c'est très bien, c'est une valorisation, une reconnaissance, mais qu'est-ce que ça change pour l'auteur? Ca fait bien de mettre une jaquette "Prix ceci-cela de telle année" sur un livre, mais ça ne reste qu'un argument de vente... 

      Le jour où ton inspiration se tarit, où le texte ne te vient pas, tu fais quoi? Ecrire des niaiseries pour survivre, et là ce sont tes lecteurs qui vont être déçus... S'ils te laissent tomber, que fera ton éditeur? Ton nom ne fera plus office d'étiquette de qualité, et vlan... Vuilnisbak. L'édition n'échappe pas à la loi de l'offre et de la demande, malheureusement. Comme pour tout.

      Ecrire, c'est génial, être publié, tant mieux, être lu et apprécié, bonheur suprême, mais le reste... "Siouplé, achetez les livres pour faire marcher l'édition",... Non, je ne marche pas. 

      • Si un éditeur vend,  l'auteur touche des droits sur ses livres, c'est du win-win. Maintenant, faut pas non plus oublier qu'un éditeur (je parle d'un vrai, pas d'un prestataire de service qui te fera payer souvent entre 1500 et 2000 euros  pour te publier, ou qui t'impose l'achat d'un nombre X de ton propre livre, ou chez qui le contrat stipule, souvent écrit tout petit, que les droits d'auteurs ne sont dus qu'à partir de 500 exemplaires) investit de sa poche parce qu'il croit en ce qu'il publie, parfois ça donne bien,  parfois, c'est le flop. J'imagine que tu as tenté d'être publié, alors soit ton ou tes manuscrits ont été refusés (la raison importe  peu), soit tu as eu affaire à l'un des prestataires cités plus haut. Mon éditeur (mais ça vaut pour pas mal d'autres que je connais, est (en temps normal)) présent dans une flopée de salons littéraires ou événement dédiés, en Belgique comme en France, on retrouve nos livre en librairie et à la Fnac. On peut choisir de publier en Licence Common, mais ça donne peu de visibilité, j'ai choisi l'édition, après tout, le but d'un auteur n'est-il pas d'être lu ? Et si argent à la clef il y a, c'est le petit plus. Pour en revenir aux prix, ce sont effectivement des arguments de vente, argument qui impactent fortement (quoi que temporairement) les chiffres de vente d'un auteur. 

        • Je ne me fais aucune illusion et sur aucun éditeur. Ca deviendra et ça devient comme les fermiers dont on a parlé dans un autre forum. Les gros boufferont les petits, et quand bien même un petit veut survivre, soit il produit de la m... soit il s'étouffe. En licence libre, évidemment, tu ne peux pas savoir si tu es lu. Mais mes coordonnées de contact figurent dans ma prose. J'ai eu quelques rares retours, mais il faut malheureusement s'en contenter. La différence aussi, c'est que je cible les autodidactes qui ont besoin de tuyaux (et comme je passe beaucoup par ces chemins-là, ce ne sont pas des tuyaux dont on a besoin par moment, mais des grandes orgues complètes :D). L'argent, il ne faut pas cracher dessus, ça va et ça vient, parfois c'est bon et parfois c'est galère, mais de là à soutenir des éditeurs.... Je persiste et je signe. Rien n'encouragera plus la conception et la rédaction d'ouvrages de qualité. Et comme dans tout système qui s'époumone et dont le pouvoir veut garder le contrôle, c'est d'abord et avant tout dans ce secteur qu'on tapera. Il est plus facile de garder des moutons, intellectuellement parlant, que des sangliers...

          • Peut-être qu'il y a une solution entre les deux, elle est applicable à beaucoup de domaines.

            "Mon travail vous à plu, alors s'il vous plaît soutenez-le." Beaucoup arrivent à vivre ainsi maintenant et je trouve que c'est un virage important car là personne ne vient se sucrer sur le dos de ton travail.

            Imaginons une pièce de théâtre où l'on payerait la pièce, je ne dis pas le théâtre, non pas à l'entrée, mais à la sortie et seulement si l'on  a vraiment apprécié. est-ce que cela ne pousserait pas tout le monde à se surpasser pour un spectacle de qualité ?

            Autant publier en libre de droits, ce qui revient au même.

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            • Je crois que ça s'appelle une "participation libre et consciente". Perso, je n'y crois pas trop, mais je demande à voir, je n'ai jamais testé.